Culture et art

Youssef Seddik : La traduction des textes coraniques est par contre d’une extrême complexité

 L’Institut de Traduction de Tunis a organisé mercredi 20 février 2019 un colloque sur le thème ' La traduction dans la langue arabe : Questions et problématiques 'avec la participation de Youssef Seddik, un philosophe, anthropologue et islamologue tunisien spécialiste de la Grèce antique et de l'anthropologie du Coran. 

Originaire de Tozeur, Youssef Seddik a poursuivi ses études secondaires à Tunis. Bachelier du Collège Sadiki et influencé par les travaux de Taha Hussein et Tahar Haddad, il décide de se former pour pouvoir analyser et interpréter le Coran et les règles de l'islam tout en utilisant un esprit de libre-pensée.
En 1966, il obtient une licence et une maîtrise en philosophie ainsi qu'une licence en littérature et civilisations françaises. Il obtient en 1967 un DES de philosophie (Le déterminisme du désir et la liberté de l'amour chez Avicenne et Spinoza) et une licence en grec ancien. Installé à Paris en 1981, il obtient un DEA en langue et civilisation helléniques (Sur la marche des dix-mille de Xénophon) et un doctorat sur Le travail coranique (1995). Chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales, il enseigne ensuite la pensée islamique moderne à l'université Paris III de 1995 à 1962. Il publie de nombreux ouvrages et traductions autour du patrimoine islamique, et réalise aussi plusieurs documentaires.
Au cours de cette rencontre intellectuelle le philosophe Youssef Seddik a présenté un aperçu de son expérience dans différents domaines de la traduction du français et du grec en arabe, soulignant que les traductions de textes littéraires et artistiques sont très différentes de la traduction de textes scientifiques et religieux eu égard à la fidélité quasi-impossible impossible au texte original et la complexité de la préservation du sens initial.
Pour ce penseur, tout texte implique une stratégie particulière de traduction, chargée de difficultés mais qui peut déboucher sur la découverte de nouvelles connaissances, citant comme exemple (Al Moallaquat-Assabaa) d’Ibn Abi Rabia qui fait partie des textes de création selon lui et dont la traduction du sens est aisée, comme c’est le cas dans la traduction des œuvres littéraires.
La traduction des textes coraniques est par contre, d’une extrême complexité selon le philosophe, car l’impératif de la préservation de la sainteté du livre saint et de ses significations risque d’induire tout traducteur dans la traduction littérale.
Au cours de ce colloque Youssef Seddik a réussi à analyser en profondeur les questions et les problématiques de la traduction dans la langue arabe à travers un prisme d’ouverture sur les autres civilisations du monde à par le truchement d’une démarche d’érudit maitrisant    plusieurs langues anciennes et contemporaines.