Le comité directeur des JTC a organisé une conférence de presse, jeudi matin, à la Cité de la Culture, pour dévoiler le programme de la 26ᵉ édition, qui se tiendra du 22 au 29 novembre à Tunis.
« Cette édition a pour slogan : Le théâtre, une conscience et un changement. Le théâtre, le cœur battant de la rue. » a souligné Mohamed Mounir Argui, directeur artistique et président du comité d’organisation.
C’est dans cette même ligne de pensée, nous dit-il, qu’a été conçu le Forum international de théâtre, prévu les 24, 25 et 26 novembre. Ayant pour thème L’artiste de théâtre, son temps et son œuvre, il verra la participation de Fadhel Jaïbi, Taoufik Jebali, Mohamed Massoud Idriss et Ezzeddine Madani de Tunisie ainsi que de Khaled Galal (Égypte), Latefa Ahrrare (Maroc) , Abdramane Kamaté (Côte d’Ivoire), , María Adelaida Palacio (Colombie), Koloff Tumur (Russie), Fabio Tolledi (Italie), Om deEzzine Ben Chikha (Tunisie), Patrice Pavis (France), Salah Al Qasab (Irak).
Ce forum vise à rassembler des auteurs dramatiques, metteurs en scène et universitaires issus des domaines du théâtre, des arts et des sciences humaines et sociales.
« Les pièces et autres œuvres sélectionnées cette année nous ressemblent, avec des préoccupations communes aux peuples du grand Sud », affirme encore Argui, qui a souligné la participation de pays tels que la Colombie et le Mexique.
Seifeddine Ferchichi, chargé de la programmation principale et parallèle, a, de son côté, rappelé que « Les JTC sont un festival essentiellement arabo-africain, avec comme axe principal la compétition officielle », avant de détailler les sections parallèles du festival.
Douze pièces venant de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud, de l’Irak, du Liban, de la Palestine, du Maroc, de la Jordanie, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de la Tunisie ont été retenues pour la compétition officielle.
Les pièces tunisiennes sélectionnées sont : Jacaranda, mise en scène par Nizar Saaidi et produite par le Théâtre national tunisien, et Les Fugueuses de Wafa Taboubi (production : Fabula Production).
Un jury international, présidé par Lassaad Ben Abdallah et composé de Saade Aldaass (Koweït), Malek Laakoun (Algérie), Abdon Fortunée (Congo), Thameur Arbid (Syrie) et Imed El May (Tunisie), attribuera les différents prix de cette section compétitive (Tanit d’or, Tanit d’argent, Tanit de bronze, Meilleur texte, Meilleure scénographie, Meilleure interprétation féminine, Meilleure interprétation masculine).
Les JTC 2025 en chiffres
12 pièces en compétition officielle.
En hors compétition : 16 pièces tunisiennes, 6 pièces arabes et africaines (Irak, Jordanie, Arabie saoudite, Sénégal, Burkina Faso et Libye) et 15 pièces du Théâtre du monde (France, Sénégal, Mali, Islande, Tunisie, Arménie, Pologne, Italie, Russie, Belgique, Iran, Mexique et Colombie).
7 ateliers de formation : Fadhel Jaïbi (Tunisie) – La mise en scène; Mohamed Moumen (Tunisie) – La critique théâtrale; Igor Yatsco (Russie) – L’action comme essence du théâtre; Jamel Yakout (Égypte) – Les bases de l’improvisation; Evdokimos Tsolakidis (Grèce) – L’acteur et le pouvoir du masque; Ali Abd Nabi Zidi (Irak) – L’écriture théâtrale; Mihaela M. Mihut (Roumanie) – De Stanislavski à Strasberg… à vous.
2 master-classes seront données par Igor Yatsco (Russie) et Harold David (France), ainsi qu’une rencontre avec Patrice Pavis, éminent critique français dans le domaine des études théâtrales et de la performance. Il est reconnu comme l’un des plus grands théoriciens du théâtre contemporain au monde.
Théâtre de liberté : un engagement maintenu
Instaurée depuis 2017, la section Théâtre de liberté continue à accueillir des productions théâtrales réalisées au sein des établissements pénitentiaires et des centres de rééducation, en collaboration avec l’Administration générale des prisons et de la rééducation.
L’idée est de donner aux détenus l’opportunité de présenter leurs créations théâtrales devant le public des JTC, leur offrant ainsi un espace pour exprimer leur identité et leurs compétences artistiques, tout en renforçant leur parcours vers l’intégration sociale.
Hommages et consécrations
Des hommages posthumes seront rendus à Farj Chouchen, Anouar Chaafi, Mohamed Fadhel Jaziri, Fethi Haddaoui, Ahmed Hadhek El Orf, Mohamed Ali Bhlareth, Taoufik Hammami, Mokhtar Mlih, Amara Melliti, Salah El Bojini et Abir Jebali.
D’autres hommages incluront des hommes et des femmes de théâtre de différentes nationalités : Latefa Ahrrare (Maroc), Imad Mohson Ali Chanfari (Sultanat d’Oman), Abdramane Kamaté (Côte d’Ivoire), ainsi que les Tunisiens Leïla Rezgui, Fethi Akkari, Ali Khemiri, Lazheri Sebii, Slim Sanhaji et Hedi Boumiza, dont les parcours artistiques remarquables ont marqué les scènes locales, arabes et internationales.
Seront également distingués : Yahia Fakharani (Égypte), Sylvie Dyclo-Pomos (Brazzaville, République du Congo), ainsi que les Tunisiens Aziza Boulabiar, Leïla Toubel, Mohamed Massoud Driss et Abdelhamid Ben Gayess, des artistes qui ont consacré leur vie à l’art, enrichissant la scène par leurs créations et leurs contributions exceptionnelles.
Ouverture du festival
C’est le spectacle Le Roi Lear de l’Égyptien Shady Sorour qui assurera l’ouverture de cette 26ᵉ édition des JTC le 22 novembre au Théâtre de l’Opéra, à la Cité de la Culture.
Produit par le Théâtre national égyptien sous la direction de Dr Ayman Chiwi, le spectacle, qui fera sa première mondiale aux JTC, est une adaptation de l’œuvre shakespearienne marquant un grand retour sur scène de Yahia Fakharani.
Le doyen du petit et du grand écran égyptien et arabe, Yehia El-Fakharany, sera l’invité de la Tunisie dans un spectacle exceptionnel où il incarne l’un des personnages les plus emblématiques de la littérature universelle : le roi Lear, ce monarque qui perdit son trône pour avoir voulu mesurer l’amour à l’aune de l’héritage et peser l’affection sur la balance du pouvoir.
Dans cette expérience théâtrale saisissante, El-Fakharany redonne vie à la tragédie de l’homme en quête de vérité, au milieu de la trahison, de la cupidité et de la désillusion.
Un spectacle d’envergure, qui allie la splendeur du verbe shakespearien à la force du jeu réaliste, sous la direction de Aymen Chiwi, mise en scène par Shady Sourour.