Le comité de défense d’Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL), a dénoncé le transfert de sa cliente vers la prison de Bulla Regia (gouvernorat de Jendouba), effectué le vendredi 20 juin 2025. Ce transfert a été qualifié d’arbitraire et réalisé, selon les avocats, en dehors des horaires administratifs, sous la contrainte ou la menace, sans respect des procédures en vigueur ni de fondement juridique.
Dans un communiqué, le comité a dénoncé les conditions de détention « déplorables » dans lesquelles se trouve actuellement Abir Moussi, évoquant l’absence de normes minimales pour garantir sa dignité, sa santé et sa protection contre les maladies et les épidémies. Il a également critiqué la levée des dispositifs sécuritaires qui accompagnaient sa détention dans les prisons de la Manouba et de Messaadine, et considère le ministère de la Justice responsable de toute atteinte à son intégrité physique, rappelant qu’elle est ciblée depuis plusieurs années.
Le comité souligne que Moussi est détenue sans aucun mandat légal en vigueur, ni décision de justice exécutoire immédiate, en se référant aux articles 103 et 250 du Code pénal. Il a indiqué avoir interjeté appel du jugement prononcé contre elle le 12 juin 2025 dans l’affaire intentée par l’Instance électorale, une procédure dans laquelle elle avait été convoquée en état de liberté obligatoire.
Les avocats appellent les organisations nationales et internationales autorisées à visiter les lieux de détention à se rendre à la prison de Bulla Regia, afin de constater les conditions dans lesquelles est enfermée leur cliente et d’examiner un dossier judiciaire qu’ils estiment vide de toute base légale justifiant sa détention. Le comité rappelle qu’une délégation de la section de Jendouba de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) s’est rendue sur place et a confirmé le caractère inhumain des conditions de détention.
Enfin, le comité a annoncé son intention de déposer des plaintes pénales et administratives contre toutes les parties identifiées comme impliquées dans cette détention qu’il considère illégale, ainsi que dans les actes de maltraitance, menaces et violences subies par Abir Moussi.