Culture et art

Latifa Arfaoui en concert au Festival international de Carthage : célébrer la République en musique

 Pour la quatrième soirée du Festival international de Carthage, la star tunisienne Latifa a signé son retour devant un théâtre archicomble, en présence de la ministre des Affaires culturelles Mme Amina Srarfi. 

Le concert a été transmis en direct sur la chaine de télévision nationale « Watania ».
 Ce moment symbolique du 25 juillet qui correspond à la Fête de la République tunisienne a été pour Latifa une occasion pour renouer avec son pays et son public. Il s’agit également de rendre hommage à une artiste qui incarne, par son talent et son rayonnement à l’échelle arabe, la richesse culturelle et l’identité musicale de la Tunisie.
Pour ce concert, Latifa a alterné chansons d’amour et chansons patriotiques, en privilégiant le dialecte tunisien. 
Sous la baguette de Youssef Belheni, la soirée a été entamée par « El houma el arbi », une ode à la Médina tunisienne avec une chorégraphie en tenues traditionnelles conçue par Sihem Belkhoudja. 
Le programme s’est poursuivi avec « Ye Sidi messi alina », un tube sorti il y a 22 ans, comme l’a indiqué Latifa, puis « Bel arabi ». 
Entre les titres, la star s’est adressée en continu au public pour partager ses émotions, des anecdotes et surtout souligner le contexte particulier de cette soirée sous le signe de l’amour du pays. « Nhebek », une chanson patriotique, a été interprétée avec Latifa et les danseurs portant le drapeau tunisien. 
Une pensée spéciale à la Palestine a figuré dans la chorégraphie avec le drapeau Palestinien porté par la chanteuse elle-même qui a clôturé sa performance avec une prière pour ce peuple en détresse. 
Une chanson sur l’exil « Yally mrawah » sortie il y a deux mois a évoqué le thème de l’immigration clandestine, illustrée avec la chorégraphie d’un danseur en bouée.
Latifa a été à l’écoute des propositions du public pour le programme  du concert. Bien qu’elle vienne de sortir son nouvel album « Albi rteh » en 2025, elle est revenue à des titres plus anciens qui ont été réclamés par les spectateurs. Ainsi, « Lama yguibo sirtak », « Ya layali », « Baheb f gharamek », «Hobbak Hadi », « Inchallah »  et d’autres chansons bien célèbres de son répertoire ont été reprises en chœur par le public et suivies d’applaudissements et de youyous. 
Parmi les chansons de son dernier album paru au cours de ce mois, « Sorry », un titre léger et dansant a été interprété sur scène pour la première fois. 
La soirée a été clôturée avec « Ahimou bi Tounes l Khadhraa ». 
De nombreux spectateurs ont ramené des drapeaux et les ont remués en chantant haut et fort ce tube emblématique de Latifa. Vêtus de blanc, les danseurs brandissaient fièrement les drapeaux tunisiens, tandis qu’en arrière-plan, le drapeau national flottait sur l’écran géant. 
La star n’a pas retenu ses larmes d’émotion et a lancé à la fin « Que dieu protège notre pays (Allah yahmi bledna).
Lors de la conférence de presse, Latifa a indiqué que ce spectacle a nécessité deux mois de préparation. C’est un show musical qui sera exporté pour une tournée en Europe et dans de nombreux pays arabes avec la même chorégraphie. Concernant ses chansons engagées, elle a répondu qu’on ne peut pas vivre à l’écart des maux du monde. Latifa a également souligné l’importance de suivre les tendances musicales en y apportant sa propre touche.  
Le Festival International de Carthage poursuit ainsi sa mission de promouvoir la culture tunisienne tout en célébrant ses icônes. 
Le public aura rendez-vous avec d’autres artistes nationaux pour des concerts en solo ou en groupe  pour le reste de cette édition.