National

Le Conseil de Presse épingle l’émission de Samir Elwafi sur le cancer

 L’émission animée par Samir Elwafi sur El Hiwar Ettounsi dimanche soir a suscité une vive controverse après avoir donné la parole à des intervenants affirmant pouvoir soigner le cancer grâce à des remèdes naturels non validés scientifiquement. Cette diffusion a relancé les inquiétudes sur la responsabilité des médias face aux pratiques non fiables et a provoqué des réactions fermes des instances professionnelles.

Le Conseil de la presse a exprimé mercredi 10 décembre 2025 son « profond mécontentement » concernant cette émission, dénonçant la diffusion de traitements « basés sur des pratiques de charlatanisme » et des informations « trompeuses ».
Le Conseil a rappelé que le journalisme repose sur la vérification des faits et des sources, et que promouvoir des thérapies illusoires constitue un manquement grave aux obligations professionnelles.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins avait déjà réagi fermement le mardi 9 décembre, en condamnant la promotion de la tradithérapie comme alternative à la médecine scientifique, soulignant que ces interventions, dépourvues d’encadrement et d’avertissements, « induisent le public en erreur » et peuvent entraîner des retards diagnostiques ou thérapeutiques graves. Une plainte formelle contre l’émission est en cours de préparation.
Cette polémique survient alors que la médecine naturelle connaît un regain d’intérêt en Tunisie, certains citoyens y recourant face aux contraintes du système de santé, aux délais d’attente ou pour préserver un héritage culturel rassurant. 
Cependant, l’absence de validation scientifique, le manque de contrôle et les interactions potentielles avec les traitements conventionnels représentent des risques réels. Le danger majeur demeure le report ou l’abandon d’un traitement médical nécessaire.
Le Conseil de la presse insiste sur le fait que le contenu médical n’est pas un divertissement : il doit être fondé sur des données scientifiques validées par des spécialistes.
La diffusion de pratiques non éprouvées crée une « légitimité artificielle » qui trompe le public et met en danger les personnes vulnérables.
Les autorités médicales rappellent qu’aucun remède traditionnel non validé ne peut remplacer la médecine moderne, même si certaines approches pourraient avoir un potentiel thérapeutique à condition d’être rigoureusement étudiées et contrôlées.