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Tentative de coup d’état en Guinée-Conakry

 Les forces spéciales guinéennes ont affirmé dimanche 5 septembre avoir capturé le président Alpha Condé et ' dissoudre 'les institutions, dans une vidéo adressée à un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et postée sur les réseaux sociaux, tandis que le ministère de la défense assure que les assaillants ont été ' repoussés '.

'Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…), de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes ', dit un des putschistes en uniforme et en armes dans cette déclaration qui a aussi abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
' La situation sociopolitique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine (…) à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée ', explique encore ce même responsable militaire. 
'Nous appelons nos frères d’armes à l’unité, afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple de Guinée. Nous les invitons également à rester dans les casernes et continuer leurs activités régaliennes. Nous n’allons pas refaire les erreurs du passé ' prévient aussi ce militaire.
Dans une autre vidéo, non authentifiée dans l’immédiat, on peut voir des putschistes avec le président Condé. Ils lui demandent s’il a été maltraité, et Alpha Condé, en jeans et chemise dans un canapé, refuse de leur répondre.
Dénonçant la « gabegie », le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 16 heures (heure de Paris), interrompant les programmes habituels.
De son côté, le ministère de la défense a affirmé dans un communiqué que ' les insurgés [avaient] semé la peur ' à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que « la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants '.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a' fermement ' condamné, dimanche, dans un tweet, ' toute prise de pouvoir ' en Guinée ' par la force du fusil ', appelant également 'à la libération immédiate du président Alpha Condé ', précisant qu’il suivait 'de très près ' la situation dans le pays.