Culture et art

Vient de paraître : Chedli Kallala, compagnon de lutte de Bourguiba

 du Sahel, à se consacrer à la lutte contre l’occupation ? De tous les compagnons de lutte de Bourguiba, Chedli Kallala aura été à la fois l’un des plus proches, mais aussi des moins connus. Alors que la Tunisie célèbre le 5 octobre prochain, le 60ème anniversaire de sa disparition, en 1962, un ouvrage de haute facture restitue le parcours d’un illustre patriote. Engagé au sein du mouvement national, il endurera exils, prisons et répression. Cet enfant de Monastir où il était né en février 1898, avait adhéré au Destour en 1925, et sera l’un des artisans du congrès de Ksar Helal qui plébiscitera Bourguiba en 1934.

Depuis lors, il s’investira sa faille dans le combat contre l’occupation ce qui lui vaudra exil à Borj-le-Bœuf, et prison notamment à Alger et Lambèse, puis au Fort Saint-Nicolas en France.
Chedli Kallala fera partie des « Onze noirs », ces chefs de la résistance chargés par Bourguiba en 1949 de déclencher une lutte armée dans diverses régions. Il sera dépêché en Libye et au Caire où il s’emploiera de 1953 à 1955 à porter le message de Bourguiba et du Néo-Destour, mais aussi à renouer le contact avec les partisans de Salah Ben Youssef. Il reviendra en Tunisie, en octobre 1955, pour contribuer au dernier quart d’heure menant à l’indépendance, puis à l’édification du nouvel Etat.
 
C’est ce récit d’un engagement militant qui est restitué dans un livre intitulé « Chedli Kallala, compagnon de lutte de Bourguiba » qui vient de paraître aux Editions Leaders. L’auteur, Habib Belaid, universitaire a pu disposer des archives familiales qui lui ont été fournies par le fils du défunt, Ahmed Kallala, ainsi que de ceux des Archives nationales et de l’Institut supérieur de l’Histoire de la Tunisie contemporaine, où il est enseignant - chercheur. Son ouvrage s’articule en deux parties : la première est consacrée au parcours, alors que la seconde, comprend une série de correspondances avec Bourguiba, des témoignages et des photos.
Dans sa préface, Nabil Khaldoun Grissa, professeur d’histoire à l’Université des Lettres, des arts et des Sciences humaines, souligne le rôle important, mais très peu connu de celui que Bourguiba qualifiait comme « la moitié du parti. » Ferme, irréductible, mais calme et discret, Chedli Kallala, agissait en toute vigueur et efficacité. L’intérêt de l’ouvrage qui lui est réservé, est de mettre en exergue le sens d’un engagement patriotique, qui renonce à tout, pour s’inscrire en toute abnégation pour l’affranchissement de la Patrie.
Les historiens y puiseront des documents précieux, inédits, et les lecteurs découvriront au fil des pages des séquences édifiantes de la lutte pour l’indépendance. Un livre bien écrit, richement illustré et soigneusement réalisé. A lire.