National

Le projet de loi sur la communication audiovisuelle ne fait pas l’unanimité

Le projet du gouvernement sur l’audiovisuel "porte atteinte à l’indépendance" de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) au plan financier et administratif en omettant de spécifier clairement le principe d’indépendance. C’est ce qu’estime le président de la HAICA, Nouri Lajmi, qui intervenait lors de la deuxième séance de la rencontre-débat sur "le cadre juridique de l’instance de la communication audiovisuelle et la liberté d’information", organisée jeudi à l’académie parlementaire.
le projet de loi présenté par le gouvernement "n’est pas en symbiose avec les règlements, ce qui peut conduire à une problématique portant sur un antagonisme entre règlements selon Nouri Lajmi.
Pour sa part, le représentant du ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et les droits de l’Homme a défendu le projet de loi, soulignant qu’il stipule l’indépendance de l’instance et tend à garantir une bonne gestion des deniers publics.
La représentante du Syndicat associatif de l’information, Nozha Ben Mohamed, a suggéré que son syndicat soit représenté au sein de l’Instance de l’audiovisuel, faisant valoir à cet égard que “la presse associative a un rôle efficient dans la presse nationale”.
Le secrétaire général du syndicat de l’information relevant de l’UGTT, Mohamed Saidi, a estimé que les organes de la presse publique “restent tributaires du gouvernement”, réaffirmant la nécessité que les nouvelles législations spécifient l’indépendance de ces organes “afin qu’ils ne soient plus sous tutelle des gouvernements successifs, notamment au plan financier”.
La rencontre, qui a réuni des députés, des représentants des différents syndicats des médias ainsi que la partie initiatrice de ce projet, est organisée par l’Académie parlementaire en collaboration avec la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures à l’Assemblée des représentants du peuple.
La rencontre s’est déroulée avec la participation d’experts du conseil européen et de Tunisie ainsi que des organisations internationales œuvrant dans le secteur audio-visuel.