Les soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 avec de l’argent libyen rattrapent Nicolas Sarkozy.
Alors que l’ancien chef de l’État a été inculpé, mercredi 21 mars, pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens, révèle Le Monde, Seif al-Islam, le deuxième fils de Mouammar Kadhafi, a déclaré dans un entretien accordé au site Africanews avoir de quoi plonger l’ex-président de la République française un peu plus dans la tourmente.
« Je précise que j’ai encore des preuves solides contre Sarkozy. Et je n’ai pas encore été entendu comme témoin dans cette affaire ni Abdallah Senoussi, l’ex-directeur des services de renseignements libyens qui détient encore un enregistrement de la première réunion de Sarkozy et Kadhafi à Tripoli avant sa compagne électorale », affirme-t-il.
Seif al-Islam, qui fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, dit avoir été témoin de la livraison d’un premier versement à Claude Guéant, l’ancien secrétaire général de l’Élysée, à Tripoli.
Pour rappel, selon Mediapart, l’accord de financement aurait été conclu entre Sarkozy et Kadhafi en 2005, à l’occasion d’une visite diplomatique à Tripoli. L’ex-dirigeant libyen, mort en 2011, aurait demandé à ses services de verser 50 millions d’euros au candidat Sarkozy pour financer sa campagne, en toute discrétion. En échange, la France aurait aidé le régime de Kadhafi à sortir de son isolement diplomatique.