Le Rassemblement national démocratique (RND) – principal allié du Front de libération nationale (FLN), le parti d’Abdelaziz Bouteflika – a demandé mercredi 27 mars la démission du président algérien, au lendemain de l’appel à son départ par le plus haut gradé de l’armée.
Dans un communiqué reçu par l’Agence France-Presse et signé par son secrétaire général, l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia récemment limogé, le RND ' recommande la démission du président de la République (…) dans le but de faciliter la période de transition '. M. Ouyahia est un fidèle de M. Bouteflika, dont il a été trois fois le premier ministre depuis 2003. Très impopulaire, il a été sacrifié le 11 mars pour tenter – en vain – de calmer la colère populaire, dont il était l’une des cibles favorites.
Mardi, le chef de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a appelé à recourir à l’article 102 de la Constitution, qui prévoit l’« empêchement ' du chef de l’Etat. Dans son communiqué, le RND dit accueillir 'favorablement' cette proposition du chef d’état-major de l’armée, qui « cherche à préserver le pays du blocage '. Le parti rend aussi ' hommage à Abdelaziz Bouteflika, pour tout ce qu’il a fait pour l’Algérie '.
L’affaire est à présent entre les mains du Conseil constitutionnel, seule institution formellement habilité à enclencher la procédure d’empêchement. Son président, l’ancien ministre de la justice Tayeb Belaïz, est un homme du premier cercle du président de la République.
L’Algérie connaît une importante crise depuis plus d’un mois. Chaque vendredi, des centaines de milliers d’Algériens défilent pour réclamer le départ de M. Bouteflika, en fonctions depuis 1999. Le chef de l’Etat, très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, a renoncé à se présenter à un cinquième mandat mais a aussi reporté sine die l’élection présidentielle prévue le 18 avril, se maintenant de fait au pouvoir.