Dans une ambiance assez spéciale après la qualification de la Tunisie pour la demi-finale de la CAN 2019 (la Coupe d’Afrique des Nations), le célébrissime ballet de Saint-Pétersbourg a marqué en apothéose l’ouverture, jeudi soir, de la 55ème édition du Festival International de Carthage (FIC).
Une ouverture doublement teintée d’émotions dans le cadre mythique du Théâtre romain de Carthage, transformé en un véritable musée à ciel ouvert d’émotions. Ayant pris plus de couleurs, vibré sur plus d’un rythme, l’amphithéâtre a accueilli ses fidèles et nouveaux venus à bras ouverts dès 19h00: un public cosmopolite qui a investi les gradins pour vivre dans une liesse assez somptueuse la victoire de la Tunisie grâce à la diffusion en direct du match Tunisie-Madagascar (3-0), sur un écran géant installé sur la scène de l’amphithéâtre, mais aussi pour savourer les purs moments de grâce et de raffinement offerts par le spectacle russe “Le lac des Cygnes”.
Fortement ému par le triomphe de la Tunisie face au Madagascar, qui vient de renouer avec le dernier carré d’or, après de longues années d’absence depuis 2004, le public a cédé place, après les cris de joie et les yoyos des femmes, au silence attentif aux tableaux majestueusement livrés par les artistes du ballet, en quatre actes, élaborés par le compositeur russe Tchaikovski et présentés pour la première fois au Théâtre Impérial Bolchoï en 1877.
Dans un décor sobre où bénédiction, raffinement et élégance sont les maitres-mots, le ballet de 40 danseurs et danseuses a offert à partir de 22h00 et durant près de 2h30 une version considérée par plusieurs témoignages “fidèle au célèbre ballet tout en optant pour une fin joyeuse complètement différente à la version dansée par le ballet du Bolchoi de Moscou”.

Le ” Lac des Cygnes ” raconte l’histoire du prince Siegfried qui tombe amoureux d’Odette, transformée en cygne blanc par le sorcier Rothbart. Le sorcier cherchera à tromper le jeune prince avec sa propre fille Odile, le cygne noir. Ainsi, alors que dans la version dansée par le ballet du Bolchoï de Moscou, Odette meurt de cette trahison, le Saint-Pétersbourg Ballet Théâtre a préféré opter pour une version plus positive, dans laquelle le cygne redevient jeune fille et où l’histoire d’amour finit en éclat entre Odette et Siegfried.
Sous les applaudissements et les cris exaltés d’un public émerveillé par la prouesse technique des danseurs et la beauté des costumes, le ballet de Saint-Pétersbourg a transporté, festivaliers et fêtards, dans un monde féerique où la distinction des artistes s’allie aux fortes émotions.
Au-delà des difficultés ressenties par les danseurs en raison de l’inadaptation de la scène de l’amphithéâtre romain au ballet classique, l’émotion et la joie étaient perceptibles chez les artistes qui ont savouré les applaudissements chaleureux du public accompagnant les différents tableaux du ballet.
Au grand complet et attentif jusqu’à la fin du spectacle, le public a tenu à offrir un fort standing ovation au Ballet de Saint-Pétersbourg dont sa première représentation dans le monde arabe et le monde africain a été de “bon augure pour le public tunisien” lance une festivalière.
