Technologie

Cyberharcèlement : la Coalition contre les Stalkerwares renforce son action partout dans le monde

 Alors que le monde reconnecte peu à peu avec l’extérieur, les mesures de confinement de la crise sanitaire ont confirmé le besoin d’un groupe de travail international attaché à la lutte contre les violences domestiques et le harcèlement en ligne.

Les stalkerwares, ou logiciels espions de harcèlement, sont un exemple de la façon dont les technologies peuvent devenir un risque dans notre vie quotidienne. Ce type de logiciel, disponible dans le commerce, permet de surveiller son conjoint et peut générer de la violence domestique et sexiste, du harcèlement et des abus sexuels. 
La lutte contre ce problème pluridimensionnel requiert donc une action conjointe des fournisseurs de services de cybersécurité, des institutions non gouvernementales, des organisations d’aide aux victimes, du monde académique et des autorités publiques. C’est pour ça qu’en 2019, La Coalition contre les stalkerwares s’est réunie afin de faciliter la communication entre les organisations qui luttent contre la violence conjugale et la communauté de sécurité.
Après 6 mois d’existence, de nouveaux membres rejoignent la Coalition pour contribuer à la sensibilisation du grand public à propos des stalkerwares
La lutte pour protéger les internautes contre le harcèlement en ligne (via des stalkerwares) se voit renforcée avec onze nouvelles organisations rejoignant la « Coalition contre les Stalkerwares » : AEquitas avec son centre de prévention, de sensibilisation et de ressources sur le harcèlement (SPARC), Anonyome Labs, AppEsteem Corporation, bff Bundesverband Frauenberatungsstellen und Frauennotrufe, le Centre Hubertine Auclert, Copperhead, Corrata, Commonwealth Peoples' Association of Uganda, Cyber Peace Foundation, F-Secure et Illinois Stalking Advocacy Center.
Depuis son lancement en novembre 2019, la coalition compte désormais 21 membres, dont les fondateurs - Avira, Electronic Frontier Foundation, le Réseau européen pour le travail avec les auteurs de violence domestique, G DATA Cyber Defense, Kaspersky, Malwarebytes, le Réseau national pour mettre fin à la violence domestique, NortonLifeLock, Operation Safe Escape et WEISSER RING.
Le confinement provoque une hausse des violences domestiques
L'augmentation du nombre d'organisations unies pour lutter contre les stalkerwares n'a jamais été aussi importante. Avec la mise en place des mesures de confinement, partout dans le monde, en raison de la pandémie COVID-19, le nombre d’incidents liés à des violences domestiques a augmenté selon une enquête le Réseau National Américain pour mettre fin aux violences domestiques (National Network to End Domestic Violence.
D'autres partenaires de la coalition ont également signalé des augmentations similaires dans d’autres régions du monde, et l’ONU a également appelé les gouvernements à être attentifs aux dangers liés au confinement dans certains foyers.
Début avril, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, expliquait qu'à l'échelle mondiale, le confinement risquait d’avoir des conséquences fortement négatives pour les femmes, l’enfermement menant à une augmentation des risques de violences domestiques. 
En plus des atteintes physiques, beaucoup de ces femmes ont peur d’être espionnées, via des applications mobiles. En effet, l’emploi de logiciels espions est récurrent au sein de relations toxiques impliquant des situations de violences domestiques.
Et cela ne se résout pas à la seule pandémie, selon une enquête de la bff, menée auprès des centres d’assistance et d’écoute des femmes victimes de viols en Allemagne.